La mission avait 6 personnes, Alexandre, le coordonnateur ; Jef, l’agronome ; Joëlle, enseignante et animatrice ; Pauline, consultante ; Claude, chauffeur ; et moi-même consultant
Nous sommes partis de Bukavu le Dimanche 7 Décembre ; nous avons préféré passer la nuit à Uvira. Le lendemain, le 8, après avoir fait tous les achats indispensables (dormir sous tentes et se faire la cuisine) pour une dizaine de jours en brousse, nous sommes partis à 12.30.
Nous avons atteint Lulimba, village limite entre la province du Sud-Kivu et celle du Maniema entre 17.30 et 18.00.
Alexandre a pu contacter les notables du secteur de Babuyu, pour dire que nous serons chez eux vers les 10.00, le mardi 9.
Le chef de secteur, qui gère 5 groupements, nous a accueillis et présentés à son administration, dans son village de Kabeya, qui se trouve 14km après Lwiko.
Il a préféré nous laisser nous installer et a programmé une réunion pour le lendemain à 10.00.
Durant cette réunion, PDIP a présenté l’Association et ce qu’elle aimerait faire dans la région si les propositions sont acceptées par la notabilité et la population.
Comme le temps était propice, le chef du secteur a proposé une visite sur le terrain afin de voir quelle zone, plus précisément, intéresserait PDIP pour ses projets.
Nous avons demandé à aller directement à la rivière Lwiko car l’eau sera une obligation pour les projets.
Toute la notabilité a suivi ; nous avons remonté la piste qui longe sur la gauche avant le pont. Sur cet axe, beaucoup d’emplacements ont été creusés par des orpailleurs artisanaux. Banro, société minière canadienne, a implanté une petite base logistique juste à côté du pont ; cette société réfectionne la route car leur exploitation se trouve à Namoya, beaucoup plus au nord, à plus de 100km et cet axe représente un cordon ombilical pour eux.
Nous avons dû couper à travers la brousse pour aller vers la rivière.
Après examen, PDIP a préféré s’installer de l’autre côté de la Lwiko, car les creuseurs étaient moins nombreux ; il parait que c’est une zone aurifère, d’où la présence de Banro et des creuseurs ; nous avons donc fait une petite excursion dans la partie après le pont.
PDIP a demandé quelle superficie les autorités pouvaient lui accorder. Les notables répondirent que c’est PDIP qui devait le dire car tout était disponible sur des dizaines de km car aucune ONG ou association ne travaillait dans cette zone.
Après avoir examiné les opportunités qu’offrait le terrain, le choix s’est arrêté à la partie droite de la rive en allant vers l’amont. La limite nord serait les collines, jusqu’au sommet car c’est un bon emplacement pour les antennes de communication, la limite ouest serait la Lwiko, la limite sud serait la petite rivière N’go N’go que nous avons rebaptisée NGO² et la limite ouest située vers une zone allant de 1,5km à 2km, non encore précisée.
Nous n’avons aucune idée de la superficie exacte, mais on peut l’estimer entre 150 et 200ha.
Comme le montrent les photos, tout est boisé, ce qui permettra à PDIP de fondre les projets dans la nature afin d’éviter au maximum le déboisement.
Le chef de secteur nous a donné un peu plus de précisions au sujet de la zone qu’il administre.
Son secteur de BABUYU a 5 groupements : Bahuchwe – Basonga – Basumba – Benia Bemba – Bahaya.
Le terrain choisi par PDIP se trouve dans le groupement de Bahuchwe, qui est composé de 12 villages. Il nous a présenté le chef du groupement, M. Panda Kabeya Alfani, qui est chef par tradition et qui porte la toque de léopard héritée de ses ancêtres.
Le chef de Bahuchwe vit dans le village de Panda situé à 9 km de Lwiko. En partant du pont, le 1er village est Bikaka (dirigé par une femme), ensuite Kanyama (qui veut dire viande) et après c’est Kahoho. Ces 3 villages le long de la piste principale, se trouvent à proximité du terrain choisi par PDIP. Donc nous allons voir avec les chefs de ces villages concernés, comment harmoniser les décisions qui ont été prises.
Nous avons convenu de faire des réunions avec la population de ces 3 villages, afin d’informer directement la base de ce qui pourrait se faire chez eux et d’obtenir leur accord.
Pauline et Joëlle ont demandé à se réunir exclusivement avec les femmes et les jeunes filles, car celles-ci auront des choses à dire mais devant des hommes elles ne le feraient pas.
J’ai profité de ces réunions pour aller faire des prélèvements d’eau à différents points ; J’avais déjà un échantillon de la pompe du village de Kabeya, j’en ai pris aussi dans la Lwiko, un en aval, 150m après le pont, un en amont du pont, avant le coude de la rivière et avant le terrassement des orpailleurs, un dans la rivière NGO² et le dernier dans un point d’eau ou les gens vont puiser.
PDIP devra faire analyser ces échantillons afin de savoir si les eaux sont éventuellement polluées par les creuseurs et si elles sont potables, car les habitants n’ont rien d’autre que ces eaux limoneuses.
La couleur varie du blanchâtre en passant par la couleur thé clair pour finir à la couleur terre.
A cause de problème de moteur, nous avons préféré partir le 15 au lieu du 17.
Pour PDIP ainsi que la notabilité et la population, cette mission a était très fructueuse. Nous avons collecté beaucoup de données dans tous les domaines intéressant PDIP : L’éducation, la nourriture et l’agriculture, l’habitat, avec les artisans maçons et menuisiers, l’éco-tourisme, les herboristes traditionnels…. Tout ceci sera maintenant analysé afin de monter les projets concernant chaque domaine.
La population est demandeuse sur tous les fronts car les gens non rien. Nous avons constaté qu’il n’y a pas de réseau économique, donc l’argent ne circule pas alors il est très difficile pour une famille d’avoir les fonds pour acheter quoi que ce soit.
PDIP a un véritable challenge dans ces projets et il faut trouver des solutions pour améliorer la vie de ces habitants.
Le pont en photo est celui sur la Lwama; la route n'est plus praticable pour aller à Kabambare, chef lieu de cette zone.
Une poule a jugé que la meilleure place pour échapper au coq c'était sur moi.