Noëlla est une femme de 53 ans, native de Birava (30km au nord de Bukavu), qui a épousé un architecte italien, Adélio Castiglioni, venu comme volontaire faire des constructions dans son village.
En 1995, sa famille a traversé en jeep le parc de Virunga et est tombé dans une embuscade (relatée par RFI « groupe de touristes italiens tués par des hommes en armes dans le Parc de Virunga »).
Les assaillants ont mitraillé tout le monde, les volontaires qui se trouvaient avec eux dans le véhicule, deux de ses enfants qui l’accompagnaient, une fille et un fils et son mari. Tous morts, sauf elle laissée pour morte car elle avait des impacts un peu partout.
Quand les secours sont arrivés elle a été acheminée à Nairobi puis en Afrique du sud. Sa moelle épinière était déchirée et a dans le dos une plaque de métal visée, ainsi que dans une jambe. Il lui était impossible de remarcher et se trouve maintenant dans un fauteuil roulant.
Elle a créé une association, PARSAC (Petits Amis di Roberta Samuele Adélio Castiglioni) ; elle s’est lancée à fond dans des œuvres caritatives, mais pas seulement.
Noëlla se rend de temps en temps à Birava, mais était courroucée de voir l’état de la piste et des ponts. Son mari avait déjà fait le premier pond en béton de cette piste, mais les autres en troncs et planches avaient une vie assez courte.
Tout le monde est intéressé par cette piste et connait l’utilité des ponts, mais de là à mettre la main à la poche il a un gouffre ; pour eux ça concerne l’Etat.
Elle a donc suscité une réunion où une collecte a été faite ; elle a reçu une promesse de dons de plus de 7000$, ce que les notables n’avaient jamais réussi à faire (par manque de crédibilité, ne sachant jamais où passe l’argent donné).
Noëlla a donc pris une trentaine de travailleurs, équipés de combinaison au nom de son association, donné des outils pour faire les caniveaux et dérivations des écoulements et ravinements des eaux de pluie.
Elle a fait construire une dérivation de la piste et un autre pont car l’ancien (le plus long) à cause de la terre rongée par l’érosion de la rivière, ne tenait presque plus sur les berges.
Cette piste enjambe 5 ou 6 cours d’eau de différentes tailles.
Nous avons accompagné Noëlla à Bukavu car elle doit se rendre à Kinshasa pour surveiller la construction d’un orphelinat près de Maluku, 60km au nord-est de la capitale.
Quand on dit que le nouveau monde sera fait par les femmes, Noëlla est un exemple à suivre.
Pour plus de détails voir : www.parsac-onlus.org