N’ayant plus beaucoup de sujets d’articles en ce moment et aussi pour éviter ces publicités envahissantes si aucun article ne parait dans les 45 jours, je vais faire un rapide tour d’horizon.
Il est certain que peu de gens accepteraient d’avoir le genre de vie que je mène, car il faut l’état d’esprit qui va avec.
Cet écovillage devait être un lieu de calme et de repos. Je peux vous dire qu’il l’est.
Le village le plus proche est Cishugi, à 2,5km environ, donc ici on n’est pas gêné par les voisins, ni par les gosses qui hurlent, ni par les radios avec le volume proche du maximum, pour en faire profiter tout le village, ni par les gens qui s’interpellent à 4 ou 5 cases d’écart, quand ce n’est pas de la colline d’en face….
J’ai pu remarquer pendant mes trois décennies d’Afrique, surtout centrale, que l’africain avait peur du silence. Il lui fallait toujours un environnement bruyant. Je suppose que le bruit chasse les vieux démons et cela évite de se retrouver seul face à soi-même.
Pour ma part le calme et la tranquillité me conviennent très bien. J’ai un avantage, c’est que je cogite beaucoup pour concevoir les projets futurs de la Lwama (Sud-Maniema), ce qui fait que je suis très peu sujet à l’ennui.
Mon désavantage, c’est que je ne puisse pas bénéficier du lac pleinement car ma peau a eu une overdose de soleil et ne supporte plus les UV.
En plus, les articulations des genoux me permettent uniquement les marches proches de l’horizontal, ce qui fait que je grimpe moins souvent sur la colline derrière le site.
Alors en deux mots, on peut considérer que je me la coule douce, vu que les travaux n’ont pas encore repris. Le mwami a inscrit Kanyegero sur le budget 2015, il a donc pu débloquer une partie des fonds pour rendre la boutique opérationnelle. Ce mois-ci verra donc les activités reprendre sur le site.
Pour la vie quotidienne, les sentinelles ont aussi la casquette de cuisinier (pour le moment) et on arrive à avoir des repas corrects, quand on n’est pas un fin gourmet évidemment, il faut remettre les choses dans leur contexte.
Lorsque le site fonctionnera à temps plein, nous aurons un jardin potager, avec aussi des arbres fruitiers. Le système des toilettes sèches nous a déjà procuré plus d’une dizaine de sacs de compost en quelques mois.
Dans le domaine « respect de la nature », j’ai instruit les sentinelles qu’ils devaient tout faire pour éviter que les ouvriers cassent le nid d’hirondelles nouvellement construit sous le toit de tôle de la future boutique. C’est formidable ce que la nature peut produire, avec de la terre et de la salive, un couple d’hirondelles a édifié un dôme couché car il y entre par le sommet.
Quand je pense que les chinois, qui bouffent n’importe quoi, sont friands des nids d’hirondelles et que c’est vendu à prix d’or dans leurs restaurants ; mais ce ne sont peut-être pas les mêmes espèces d’hirondelles.
Il y a aussi un reportage animalier en « life » comme on dit aujourd’hui, sur l’évolution des chatons.
Ils sont nés le 11 décembre 2014, donc à peine plus de deux mois et c’est incroyable ce qu’ils sont déjà capables de faire.
Chacun a son caractère, il y a deux mâles et une femelle, mais le champion des prises de tournioles par leur mère, c’est le mâle noir.
Assister à une vie de famille de chats presque sauvages est très instructif.
Comme les humains en bas âge, ça mange, ça joue et ça dort et on rigole bien de les voir s’agiter comme des balles de caoutchouc ; ils remplacent de loin la TV.
Nous espérons avancer un peu les travaux afin de pouvoir de nouveau descendre à la Lwama dans ce mois de mars car les notables du secteur de Babuyu nous relancent souvent.
En attendant je profite des beaux couchers de soleil.