Ce dimanche 28 avril j’ai assisté à un mariage traditionnel, celui de la fille cadette de Joseph.
La famille de Joseph recevait la famille du prétendant.
La tradition veut que les parents ne s’en mêlent pas, même s’ils y assistent. Ce sont des représentants de chaque famille qui font les démarches.
Les invitations étaient pour 13.00, mais une grosse pluie a perturbé le planning et les représentants du camp adverse sont arrivés vers 16.30.
La palabre démarre par la question du représentant de Joseph.
- Bonjour nous sommes heureux de vous accueillir sous notre toit, mais qu’elle est la raison qui vous amène ?
- Notre fils est venu faire un tour de ce côté du village et a rencontré le feu sous votre toit ; nous sommes venus solliciter l’autorisation de ramener le feu chez nous.
- Oui nous comprenons mais vous devez savoir que vous ne pouvez ramener ce feu chez vous sans donner une compensation à ceux qui vous cèderont ce feu.
- Effectivement, nous sommes conscient de ça c’est pourquoi nous avons réservé déjà une vache et un taureau qui n’attendent que votre consentement.
- Vu la valeur de ce feu, nous avons estimé qu’une seule vache et un taureau dont nous n’aurons pas besoin ne suffiront pas, par contre 6 vaches seraient le bon chiffre.
- Nous comprenons le problème et sommes prêts à vous céder 3 bêtes : 2 vaches et un taureau.
- Pour nous le taureau ne nous intéresse pas car le Mwami met le sien à notre disposition pour saillir toutes les vaches.
L’affaire se complique et la délégation dit qu’elle doit rendre compte à la famille ; à ce moment Alexandre intervient et dit : Vous ne pouvez pas aller dire que l’on vous a chassé, il vaudrait mieux dire que vous avez compris la position de la famille, qui sont des gens très gentils et que vous avez été d’accord pour accepter 4 vaches.
Sur ceux le porte-parole sort pour communiquer à la famille du fils et revient au bout de quelques minutes.
- Les parents ont dit qu’ils étaient d’accord pour vous céder 3 vaches et un taureau.
Le clan de la fille répète qu’ils n’ont que faire d’un taureau alors qu’ils ont celui du Mwami à leur disposition.
Sur cette insistance, le rapporteur de la délégation du fils dit que lui a une vache qu’il donnera et prendra le taureau en échange, ce qui fait que la famille de la fille aura bien 4 vaches.
En quelque sorte il n’y a pas perte de face.
Comme accord il y a eu, les you-you ont raisonné et les casseroles et boissons sont apparues pour nourrir entre 60 et 70 personnes.
Il faut savoir que cette joute verbale est très importante car ce sont les fiançailles, mais que les futurs époux se sont au préalable entendus sur le montant qui sera exigé.
Ce n’est pas le cas dans toutes les familles où on profite de l’aubaine pour faire du business, au détriment des futurs époux.
J’ai fait un résumé de près d’une heure de palabre, mêlé d’humour, le tout en langue de la tribu Bashi et Jean Baptiste me traduisait au fur et à mesure.
La délégation du prétendant
Acceptation du futur mari
Le couple
L'apparition des plats
Le consultant qui baffre