Nous sommes arrivés le samedi 25 mai à Birava vers 12.00, avec un véhicule que le Mwami de Kabare avait mis à notre disposition car celui-ci ne pourra nous rejoindre qu’un peu plus tard.
Par la piste, ce village se situe à environ 30km de Bukavu, au nord. Le site se trouve 7 à 8 km plus loin dans la péninsule.
Péninsule de Lugendo
Nous avons été accueilli par Anselme, le Chef de Groupement qui nous a guidé jusqu’au site désigné pour construire l’éco village.
Nous avons marché jusqu’à la limite gauche (face au lac, 1513m alt). Cette limite est déterminée par un repli de terrain dans la colline où commence la limite de l’ancienne carrière.
Nous avons refait le chemin inverse jusqu’à la limite droite (toujours face au lac), délimitée par une petite plantation de caféiers que nous ne voulions pas déraciner. Nous avons expliqué que le village des touristes doit s’intégrer dans le paysage et nous toucherons le moins possible aux plantations existantes. Nous sommes allés au niveau du lac (1454m alt donnée GPS). Le niveau de l’eau a beaucoup baissé en quelques décennies ; par endroit il a reculé d’une centaine de mètres.
Pour le GPS nous avons fait 461m (en ligne droite).
Le Mwami étant arrivé à Birava, nous avons décidé de remettre à demain la prise de vue du terrain depuis le lac et aussi du haut de la colline.
A Birava nous avons vu le Mwami remettre du matériel de terrassement à une douzaine de volontaires cantonniers. Il a été interviewé par les journalistes à l’occasion de la remise de ce matériel qui devra permettre aux cantonniers de remettre en état la piste de Birava - Bukavu durant la saison sèche, pour précéder le travail de l’Office des Routes.
Arrivée à Birava
Birava centre
Interview du Mwami Kabare
Ensuite le Mwami nous a introduits auprès des notables du Groupement de Lugendo qui comprend 5 villages. Il a expliqué quelles étaient les raisons de notre présence à Birava. Il a longuement décrit le projet qu’il voudrait voir prendre jour à Cishugi, « un village d’éco touriste » qui sera le premier de sa Chefferie et même de la Province.
Il a aussi mentionné la visite de Bill Gates, quelques années auparavant, qui disait être en voyage de noces et qui voulait se porter acquéreur d’une parcelle au bord du lac mais que les circonstances avaient fait que cela ne s’était pas réalisé ; donc le Groupement doit saisir cette nouvelle chance de développement.
Ce village sera un village pilote, qui devra servir d’exemple aux autres. Le concept est que ce village devra être géré par les villageois qui devront se prendre en charge eux-mêmes sans attendre tout de l’extérieur. Ils feront connaissance avec les toilettes sèches dont on en tirera du compost pour améliorer la composition des sols pour les cultures, pour ne pas utiliser d’engrais chimique. Ils apprendront aussi à faire le tri des déchets entre ce qui est bio dégradable, donc utilisable en compost et ce qui ne l’est pas.
La notabilité a remercié le Mwami d’avoir choisi leur site pour mener cette expérience et ils ont confirmé qu’ils feront tout pour que cela réussisse.
Le Mwami nous a laissé à la disposition du Chef de Groupement qui a pris des mesures pour que nous puissions passer la nuit à Birava. La paroisse des barnabites avait très gentiment accepté de nous héberger.
Paroisse barnabite de Birava
Le programme du lendemain dimanche 26 comprend une sortie par boat qui nous permettra de faire des photos du site retenu, vues du lac et ensuite une ascension de la colline pour avoir une vue générale du site.
Nous étions tous prêts à embarquer à 9.30. Le Mwami ayant donné des instructions très strictes au sujet de la sécurité des touristes, nous nous sommes vus épaulés par une escorte militaire de 6 hommes, plus leur Major. Nous avons fait une photo de famille ainsi que du boat de 9 à 10m de long, poussé par un moteur de 40 cv.
Boat au port Birava
Les notables et l'escorte
Chef de Groupement Anselme qui nous montre les limites du site
Vue complète du site
Arrivés en vue du site, Anselme, le Chef de Groupement, nous a indiqué de la main quelles étaient les limites du site que nous avions identifiées hier.
Au moment de démarrer, j’avais émis le vœu de prendre un bain avant l’escalade, afin de démentir les rumeurs qui circulent sur le net, disant qu’avec ce lac contenant du méthane, les baignades étaient à risque.
Ayant fait la première partie du programme, nous sommes allés à un point d’accostage qui fût une ancienne carrière.
J’ai pu nager et prouver qu’il n’y avait aucun risque (même pour les africains qui ne profitent pas de leur lac, seuls quelques enfants se baignent au bord pour se laver). La température extérieure se situait aux alentours de 25°, celle de l’eau était dans les 22°, tout à fait acceptable, même pour un frileux comme moi.
Séance de natation
Fin de l'expérience
Une fois réhabillé, nous avons poussé un peu plus loin, afin de débarquer ceux qui allaient faire la seconde partie, c’est-à-dire l’ascension de la colline et pour avoir une piste qui nous faciliterait cette montée, mais la pente était quand même raide.
Une dizaine de personnes nous ont suivis et les autres sont revenus au port de Birava avec le boat.
L’escalade était dure car le soleil montait aussi, mais les paysages étaient magnifiques.
Nous avons pris toutes les photos nécessaires, jusqu’à 1679m d’altitude et avons regagné le domicile du Chef de Groupement qui allait présider une dernière réunion des notabilités en vue de concrétiser le projet. Une prochaine fois je me suis promis d’atteindre le sommet qui va au-delà des 1700m.
qui monte et qui rentre?
Début de l'ascension
Passage du repli de terrain
Vue du site de haut de plus de 1600m
Bukavu au bout du lac
Dernière réunion des notables
Il a été décidé qu’un comité de 5 personnes doit être créé par consensus pour chaque village et un comité directeur sera tiré de ces 5 comités.
Une semaine de préparation a été accordée avant de revenir sur le terrain avec les outils nécessaires au terrassement et à la construction des toilettes provisoires pour les travailleurs volontaires. J’ai mentionné qu’ils ne devaient pas oublier de tenir compte du fort vent d’est afin de ne pas positionner les latrines dans le vent pour le village.
Certains nous ont demandé quand viendraient les touristes ; je leur ai dit qu’il fallait tout de même un minimum de structure pour les accueillir mais que je pouvais demander sur le net si des candidats volontaires bénévoles seraient intéressés pour aider à la construction de ce village. Il me faudra les convaincre qu’il n’y a vraiment aucun risque ; si ça n’avait pas été le cas je ne serais pas là avec vous en ce moment! Les photos parleront d’elles-mêmes.
J’ai tenu encore à repréciser que je n’étais pas Bill Gates, qui lui venait avec sa fortune pour acquérir du territoire, avec peut-être d’autres pensées en tête (vu la quantité de méthane contenue dans ce lac) par contre que je venais les poches vides mais avec plein d’idées, à eux de savoir en profiter pour devenir autonome et moins dépendant de l’extérieur.
Le capitaine des militaires (un ancien formé par les français) a réaffirmé qu’il prenait la mission de protection des touristes à cœur et que tout se passerait bien suivant les consignes qu’il a reçu. Je l’ai remercié en précisant que cette protection devra être la plus discrète possible pour ne pas effrayer plutôt que sécuriser les touristes. Il a dit qu’il fera pour le mieux.
Nous sommes ensuite repartis sur Bukavu et arrivés à 17.00.